Devenir animateur : une voie de sainteté ?
L’association Saint Joseph des Tanneries pour la quarante cinquième année consécutive organise cet été quatre séjours pour enfants et adolescents. Ces séjours, encadrés par une équipe d’animateurs placés sous la responsabilité d’un directeur, proposent aux jeunes de vivre un temps de détente, de fraternité et de découverte.
Tâche ardue pour le président d’une association de séjours de vacances que celui de recruter les personnes à qui vous confiez vos enfants le temps d’une colo (14 jours environ) !!
Faut-il poser ses conditions pour limiter les possibilités d’erreurs ? Faut-il s’en tenir à la reconnaissance officielle que constitue la validation d’un premier stage voire de l’ensemble du cursus BAFA ? Faut-il supplier les fils et les filles de ses relations privées ou publiques de tenter l’aventure ? Faut-il se contenter de prier le Saint-Esprit et Saint Joseph afin qu’ils pourvoient à l’encadrement de camps qu’ils président bien mieux que nous ne pourrions le faire ? …
Bref ! Les méthodes sont diverses mais il faut savoir les cumuler si l’on veut garantir la quantité puisque les quotas existent en cette matière aussi. Seulement la quantité comme chacun sait ne fait pas la qualité et au delà de la recherche de nombreux animateurs, ce qui nous importe est d’en trouver de bons : Jeunesse et Sport dit un pour douze et nous, un pour tous !
Tout le problème réside en fait dans la définition de ce qu’est un bon animateur !
Il m’a semblé, au moment d’écrire cet article, qu’il pouvait être intéressant, par exemple, pour des parents qui hésiteraient encore à inscrire leurs enfants dans nos camps, de préciser les quelques points qui suivent. Ils peuvent permettre, en effet, de faire sentir nos exigences et ce que nous aspirons à faire vivre aux enfants qui nous sont confiés chaque été.
- Un bon animateur, c’est d’abord un protecteur, un gardien raisonnable au sens où conscient de ses responsabilités, il ne tente rien qui mette en péril la sécurité des jeunes dont il a la charge. Dans toutes les circonstances, il envisage avec sang-froid leur santé et leur bien-être physique comme la priorité de son action et il sait se déterminer en conséquence.
- C’est ensuite un moteur, un entraîneur dynamique qui permet aux enfants d’entrer dans le jeu, de se dépenser, de rêver et de donner le meilleur d’eux-mêmes au cours des randonnées, des grands-jeux ou des veillées qu’il élabore toujours dans le souci que chacun puisse y trouver sa place. Il sait faire rire en cas de blues, détendre en cas de stress, dénouer en cas de dispute…
- C’est également un éducateur, un point d’ancrage. Tout en faisant respecter les règles qui garantissent la vie commune, il lui tient à cœur de transmettre les repères qu’il a acquis et les valeurs qui l’habitent : il sait que les jeunes le regardent et qu’ils l’imiteront s’il fait ce qu’il dit.
- L’animateur pour nous est aussi un serviteur qui, accueillant chaque enfant comme un individu digne de la plus grande sollicitude, se met à son écoute pour le connaître, pour l’accompagner et le faire grandir ; il éprouve ainsi que c’est en s’oubliant qu’on se donne, en se donnant qu’on se construit soi-même.
- C’est enfin et surtout un médiateur, un témoin de la Bonne Nouvelle. Les valeurs qui l’habitent sont puisées à la source de l’Evangile et il lui tient à cœur de vivre la responsabilité qui lui incombe en disciple du Christ, de porter sur les enfants le regard d’amour dont lui-même a témoigné lors de toutes ses rencontres.
Pour cela, il sait qu’il lui est essentiel de se tenir près de Dieu dans la prière, de nourrir sa foi avec constance pour devenir, le temps d’un camp, le pasteur, d’une infime et non moins précieuse partie de son troupeau.
Vous me direz que finalement la tâche la plus difficile n’appartient pas à qui l’on croit ! Et peut-être n’aurez-vous pas tout à fait tort !